Un représentant d’un groupe de mercenaires... C’était intéressant. Cela confirmait un minimum les doutes de la louve, c’était un homme qui savait parfaitement ce qu’il faisait socialement. Et même s’il ne se doutait peut-être de rien, le contraire pouvait tout autant être vrai qu’elle aurait certainement du mal à le déceler. Après tout, s’il négociait des contrats pour un groupe prestigieux, même de mercenaires, c’est qu’il savait bien parler, vendre, et ne rien laisser paraître quand le besoin se faisait sentir. Il déclara d’ailleurs vouloir vendre ses services au comte. Intéressant, cela voudrait dire qu’il en avait certainement besoin et Elisa connaissait assez le milieu pour savoir que quelque chose de louche allait peut-être se jouer. Cela faisait de ce noble une cible potentielle pour ses activités plus illégales... Elle allait juste devoir mener l’enquête. Après tout elle n’avait aucun code d’honneur qui l’empêchait de tuer ses anciens employeurs... Pour peu qu’ils méritaient la mort selon ses propres standards bien entendu.

Mais le problème n’était pour le moment pas ici, elle aurait tout le loisir de vadrouiller dans le domaine du comte une fois la couronne rapportée. En tout cas ce noble cachait assez bien son jeu. Quoi qu’il en était ils se devaient de passer à la suite puisqu’ils avaient fini leurs thés respectifs, même si rien ne pressait. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, Eole avait payé les consommations et le pourboire, puis il l’emmena en la tenant par la main vers leur prochaine destination. Ce petit jeu sera bien plus crédible une fois qu’ils seront correctement habillés, mais ce voyage vers la boutique se passa sans soucis aucun. Et visiblement il semblait insister pour cette invitation. Essayait-il de l’amadouer et de lui faire baisser sa garde ? La jeune femme n’était pas dupe et se connaissait assez bien ce genre de méthodes. Au final cela l’inquiétait d’un côté mais d’un autre, elle se retrouvait face à cette boutique remplie de belle robe... Et ça la faisait baver. Pas de façon littérale, mais elle se sentait telle une petite fille dans un magasin de jouets.

La vendeuse avait assumé le fait qu’ils étaient fiancés, et cela correspondait à l’air qu’ils donnaient. Aussi ne releva-t-elle pas sachant qu’il jouait le jeu aussi. Restant pour le moins silencieuse, elle se doutait bien que le mercenaire ne rentrerait sûrement pas dans ses frais... Mais puisque son but était de travailler pour le comte, cela avait du sens. Cela n’expliquait pas particulièrement pourquoi il avait proposé une telle méthode pour rendre la couronne, bien plus coûteuse qu’une autre. Mais elle n’allait pas se plaindre, elle avait toute la boutique pour elle, et elle comptait bien en profiter. Elle achèterait bien l’ensemble des lieux à vrai dire mais vu le prix de tout ce que contenait les rayonnages, pas grand monde n’en aurait les moyens... Ou bien peut-être avait-il eu un coup de foudre pour elle ? Ce ne serait pas le premier dans ce cas, et c’était une hypothèse intéressante qu’elle avait bien envie de vérifier. Elle ne savait pas encore vraiment comment pour l’instant, mais elle gardait cette idée dans un coin de son esprit.

La sirène prit donc un peu de temps à choisir sa robe, qu’elle choisi bien entendu fort distinguée. Parfaitement du genre que l’on porterait pour aller rendre une visite à un haut dignitaire. Au final, elle revint vers la sortie directement parée de sa robe, puisqu’elle avait bien entendu prit le temps de l’essayer et que se rechanger deux fois pour rien n’aurait aucune utilité. Si elle avait su que durant une telle mission elle se serait retrouvée en plein shopping... Néanmoins elle prit le temps de contempler le brun une fois qu’elle l’eut retrouvé. « Tu es ravissant. » le complimenta-t-elle avec un sourire. Il avait vraiment l’air distingué sans avoir l’air pompeux, et ce n’était pas une surprise si son ancien métier était d’être le visage de son organisation. Il fallait dire que Mary aussi était quelqu’un qui savait s’habiller. Habituée des soirées luxueuses elle avait d’ailleurs pour habitude de parer son accoutrement de petits origamis disséminés ici ou là. Discrets, ils rajoutaient néanmoins une multitude de petits détails intrigants qui étaient bien plus utiles qu’on ne pouvait penser. Se rapprochant de lui, elle rajouta à mi-voix, néanmoins assez fort pour que les vendeurs puissent l’entendre... « Merci beaucoup mon amour~ » le remercia-t-elle. Son regard croisa le sien, elle hésita. Mary devrait se dire que jouer un tel jeu devant de simples vendeurs n’était pas forcément très utile... Et l’embrasser ainsi était sûrement aller bien trop loin. Elle se ressaisit rapidement, et alla déposer un petit bisou sur sa joue. Ses lèvres avaient été tentantes mais la sirène aux cheveux d’argents ne pouvait pas se résoudre à un tel acte si innocemment. Elle tourna néanmoins le dos aux vendeurs assez rapidement afin de dissimuler ses joues rosies.

Quittant la boutique avec son prétendu fiancé, le temps était donc venu de louer un carrosse et de se diriger vers le manoir du comte pour en finir une bonne fois pour toute. « Si ce n’est pas trop indiscret... Pourquoi avoir quitté ton ancien métier ? Il avait l’air pour le moins stable et bien rémunéré. » remarqua-t-elle néanmoins durant le trajet. Après tout, autant continuer à parler pour avoir l’air le moins louche possible de loin. Aucune oreille indiscrète ne semblait traîner, mais des regards lointains étaient peut-être ciblés sur eux, même si elle en doutait. Et les passants ne seraient certainement pas en mesure de les entendre parler dans toute l’agitation présente dans les rues autour d’eux. Ils se trouvaient tout de même en plein centre ville, et elle était d’ailleurs assez fière de pouvoir exhiber sa nouvelle robe qui était d’une qualité indiscutable... Un peu comme une gamine avec son nouveau jouet.

Elle était habituée à avoir ce genre de réaction de la part de certains hommes. Après tout elle savait se faire belle, et à voir la tête qu’il avait faite, la jeune femme avait bien réussi son oeuvre. Peut-être que la plus grande différence était qu’elle était passée d’une robe de mauvaise qualité qui venait en plus de traîner quelques heures en forêt à une robe qui égalait voire surpassait la plus belle de ses possessions. Il avait donc pu constater le changement, ajouté au fait qu’elle avait aussi prit le temps de se recoiffer et qu’elle se trouvait donc sur son trente-et-un. Après tout sa magie de l’encre, utilisée subtilement, pouvait même remplacer du maquillage, dont elle n’abusait de tout de façon pas.

Une fois en route pour aller louer un carrosse, il lui expliqua un peu plus en détails la chute de sa compagnie de mercenaires. Une histoire qui était intéressante mais pas si étonnante que cela, surtout pour elle qui fricotait souvent dans les hautes sphère du pouvoir de plusieurs pays... La louve avait eu vent de bons nombre de magouilles plus ou moins légales, souvent de manière assez vague. En même temps, les confidences sur l’oreiller ne duraient jamais bien longtemps, et si elle avait besoin d’informations, elle préférait avoir recours à des méthodes un peu plus sanglantes et douloureuses. Il fallait dire qu’ils n’étaient en général pas assez stupide pour se confier à la première dame venue - aussi séduisante soit-elle. « C’est tragique... Dire que des gens sont prêts à en arriver à ce genre d’actes juste pour leurs propres intérêts... » compatit-t-elle alors. Cet avis était majoritairement celui de la louve, et c’était bien la raison pour laquelle elle s’amusait à saigner tous les gens de pouvoir égoïstes et arrogants qu’elle pouvait, sous multiples identités. Mary aussi pouvait néanmoins se rallier à un tel avis. Après tout, officiellement, son oncle avait tenté de l’assassiner pour récupérer l’héritage de ses parents.

Quoi qu’il en était, ils prirent le temps de faire un petit tour sur les routes aux alentours afin de salir légèrement le carrosse sur les chemins. Si le véhicule arrivait propre comme un sou neuf, ce serait en effet assez louche. Durant cette petite escapade, la sirène eut d’ailleurs une petite idée. Elle prit le temps de concevoir un oiseau en origami assez détaillé, capable de voler sans mal, et transportant un message. A l’aide d’un sigle imprimé à la magie de l’encre dessus, elle lui donna donc une certaine indépendance, et deux ordres simples. Rejoindre le QG ou bien une patrouille de garde, et se déplier afin de leur délivrer le message. Entrouvrant la fenêtre et passant la main, l’oiseau décolla dés qu’il fut à l’air libre, et parti vers la ville. Elle n’en parla pas à Eole, même s’il avait certainement vu son petit manège, et elle se contenta de lui offrir un petit sourire laissant entendre que ce n’était pas si important et qu’elle gérait la situation. En effet, ce n’était qu’un message anonyme signalant à la garde de la ville des gens louches traînant autour de la demeure du comte. Rien d’illégal, mais à surveiller tout de même. Elle espérait juste que les gardes n’avaient rien contre ce genre de message anonyme assez peu usuels.

Leur véhicule passa dans la ville sans éveiller le moindre soupçon. Il fallait dire que personne ne pouvait apercevoir les passagers. Arrivés devant le portail du manoir du compte, ils furent néanmoins obligés de mettre pied à terre et commencèrent à se diriger vers les gardes du manoir à l’entrée. Ils n’étaient que deux, et n’avaient pas une vue fantastique vers l’extérieur de la propriété... L’architecte avait vraisemblablement privilégié la beauté des lieux à leur sécurité. Malgré leur déguisement, ils furent néanmoins interpellés par un homme. Mary jouant la duchesse, elle ne se retourna pas vraiment, laissa son équipier parler, qui jouait donc son garde du corps. Il était crédible, mais l’homme ne se laissa pas décontenancer pour autant, alors qu’Eole se tendait, ou faisait mine de. La sirène posa alors une main sur son épaule pour lui faire signe de se calmer, et pivota légèrement avant de tourner la tête vers le rustre qui s’adressait ainsi à elle. Un air condescendant sur le visage, son regard sembla le juger un court instant. Il n’était pas très propre sur lui, et ne baignait clairement pas dans l’argent. Son regard se dévia rapidement sur le côté, et par chance une patrouille de garde patrouillait non loin, assez proche pour pouvoir réagir si la situation s’échauffait, ou bien si une jeune et jolie noble criait soudainement à la garde. Elle ne savait pas si c’était sa lettre qui les avait ramenés ici, ou si ce n’était que le fruit du hasard, mais cela tombait bien.

« Désolée, mais je ne fais pas dans la charité. Maintenant partez, ou bien j’appelle la garde pour épauler mon fidèle garde. » déclara-t-elle tout désignant la patrouille avec ses yeux pour bien lui faire comprendre qu’elle avait de nombreux défenseurs. Jouer la duchesse prétentieuse lui faisait un peu mal au coeur mais au mieux elle ferait haïr un peu plus la noblesse à cet homme arrogant. Il se retourna d’ailleurs pour en effet constater la présence de gardes, serra les dents et laissa échapper un petit soupir frustré alors que Mary se retourna, et avança vers le domaine du comte sans un seul regard en arrière.

Elle entra donc dans la demeure suivi du brun. L’homme était peut-être parti, mais ce n’était pas pour autant qu’ils ne seraient pas surveillés. En avançant vers les gardiens du manoir qui régulaient aussi l’entrée, elle prit la peine de créer une enveloppe dans sa poche, englobant la demande de quête qu’elle avait dans la poche. Utilisant sa magie de l’encre, elle simula un sceau, évidemment faux de près, mais bien moins de loin. Une fois arrivée au niveau des gardes, elle leur tendit donc la lettre. L’un d’eux l’ouvrit, lit rapidement la demande de quête, sembla tout d’abord surpris de voir des gens aussi bien habillés se présenter pour cela. « On l’a. » déclara simplement Mary à mi-voix. Le garde acquiesça, se décala donc, et les laissa passer avec son confrère. Ils étaient entrés, normalement en sécurité, c’était donc presque terminé. Le plus dur était fait, plus qu’à remettre l’artefact au compte, récupérer la récompense, et c’était terminé. Dans une telle situation, impossible de se débarrasser du brun discrètement, et elle n’en avait de tout de façon pas spécialement envie. Après tout il lui avait offert plus de cadeaux que la récompense de la quête elle-même. Et la couronne ne semblait présenter aucun pouvoir ou attrait magique particulier qui intéresserait Silver Fang. La conclusion approchait à grands pas.

Une fois les portes du domaine passées, la sirène put laisser échapper un petit soupir de soulagement. Il fallait dire que la situation l’avait mise un minimum sous pression, et elle n’avait jamais vraiment ressenti ce petit filet d’adrénaline en tant que Mary jusqu’ici. Quoi qu’il en soit, c’était pratiquement certain qu’ils avaient réussis désormais, pour peu que la couronne était la vraie. Son partenaire lui fit d’ailleurs un petit compliment sur sa gestion de la situation, ce à quoi elle répondit dans un premier temps par un sourire gêné. « C’était pas simple, je n’ai pas pour habitude de prendre les gens de haut. Mais je n’ai aucunement envie de nous attirer des problèmes, même si l’on ne fait que se défendre. Et ainsi on limite les blessures, en plus... » répondit-elle ensuite, plus apaisée et plus relâchée qu’avant.

Visiblement il avait aussi un plan pour la sortie du manoir, et elle n’avait rien contre cette version-ci. Elle acquiesça donc simplement, se disant qu’elle aurait toujours tout le loisir d’en parler après. L’entrevue avec le comte se passa bien, elle laissa Eole faire son petit discours puisqu’après tout c’était lui qui voulait gagner la confiance de leur employeur. Et il fallait dire qu’il s’en sortait assez bien, d’ailleurs ils eurent même le droit à un petit supplément, ce qui était une très bonne nouvelle et donnerait certainement à la sirène de quoi vivre tranquillement quelques temps. Sauf si elle craquait à nouveau sur une robe de luxe...

D’ailleurs, son allié obtint ce qu’il souhaitait puisque le comte demanda d’ailleurs leur coordonnées. L’occasion aussi de voir que le jeune homme était très secret, puisqu’il semblait passer par un intermédiaire pour ses missions. Prudent, traqué et recherché, il était encore berné de mystères malgré toutes les discussions qu’ils avaient pu avoir. Même si elle comprenait déjà un peu mieux ce genre de précautions avec tout ce qu’il lui avait raconté avant. D’ailleurs elle n’eut pas l’occasion de lire ce qu’il se trouvait sur la carte qu’il avait tendu au comte, puisqu’elle était à côté de lui. Quant au moyen de la joindre, c’était assez simple. « De mon côté, n’hésitez pas à recourir à nouveau à Mermaid Heel en cas de problème. Je ne peux pas garantir que ce sera à nouveau moi pour la prochaine, mais vous pouvez toujours insister auprès d’Akane pour que ce soit Mary Edelstein qui s’en charge. » répondit-elle simplement au comte. Ce n’était pas dit que Akane approuve ce genre de pratiques mais puisqu’elle avait accompli cette mission avec brio aux yeux du comte, s’il le faisait savoir, cela aiderait à sa réputation.

Quoi qu’il en soit, récompense récupérée, petite astuce pour quitter le manoir sans être vu, tout était presque parfait. D’ailleurs, Eole lui demanda si elle était encore motivée par une tasse de thé. Étant sa boisson favorite, elle avait bien du mal à refuser. « Avec joie, mais cette fois-ci, c’est moi qui paye. Et aussi à condition que l’on voit pour les gains ici même, c’est une zone relativement sûre, et je me vois mal compter les billets à la terrasse d’un salon de thé... Bien trop risqué avec tous les voyous qui traînent. » répondit-elle à sa proposition. Peut-être encore un peu prudente, elle serait bien plus rassurée une fois que la récompense sera bien rangée dans ses affaires.

Un petit sourire espiègle naquit sur les lèvres de la sirène, d’ailleurs. Elle avait une idée peut-être un peu osée... Mais qui serait rigolote. Elle avait bien vu d’où il avait sorti sa carte de visite, et utilisant sa magie des origamis, elle plia l’une des cartes en un petit origami, qu’elle fit se tortiller jusqu’à l’air libre avant de faire un bond directement dans sa main. Créant une petite feuille d’une carte similaire, elle en copia immédiatement le contenu avec sa magie de l’encre avant de lui tendra la carte qu’elle lui avait volée. « J’espère que tu n’y vois pas trop d’inconvénients, après tout peut-être bien que le comte n’est pas le seul à peut-être vouloir te joindre. » expliqua-t-elle en concluant sa tirade par un petit rire, avant de lui tirer légèrement la langue, un peu taquine.

« Par contre, si l’on sort par les cuisines, je devrais peut-être remettre mon ancienne robe, ce sera bien plus discret... » réfléchit-elle à mi-voix sur la meilleure façon de quitter ce manoir. Ils n’y étaient pas encore, ils avaient quelques points à voir encore. Mais elle était encore prévoyante, compte tenu tous ceux qui traînaient encore dehors.

La sirène ne savait pas trop quoi penser de son camarade de mission. D’un côté il lui donnait l’impression d’être quelqu’un de droit et avec de l’honneur, mais d’un autre il semblait imprévisible, chaotique. Elle n’avait pas vraiment pour habitude de croiser de tels portraits et le moins qu’elle pouvait dire c’était qu’elle était intriguée, et un peu curieuse également. Après tout ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait. Mais lui c’était la première fois qu’il côtoyait Mary. Mais la louve savait que le brun trempait dans des affaires un peu plus louches, qui avaient certainement un rapport avec l’histoire qu’il lui avait confié. Après tout, il avait déjà du sang sur les mains. Non pas que cela la dérangeait, elle-même avait déjà égorgé de sang froid un nombre incalculable de personnes et elle le vivait bien. Impossible de savoir ce qu’il en était pour le brun solitaire, mais elle n’avait pas senti énormément de regrets ni d’hésitations à l’époque. Leurs buts semblaient néanmoins complètement différents. Même s’il était un tueur, Silver Fang n’était pas forcément un endroit pour lui. L’aventurier au grand coeur était-il une part de sa personnalité ou bien un jeu depuis le début? Quoi qu’il en était, il était sacrement doué.

« Oh, tu sais, c’est bien plus surprenant si c’est moi qui m’en empare sans ta permission. » répondit-elle dans un petit rire. Elle le laissa gérer le partage et alla donc se changer dans la pièce des serviteurs. Elle pensa qu’il avait parfaitement l’opportunité de partir avec tout l’argent... Mais elle savait comment éventuellement le retrouver, ou du moins elle avait une piste fort intéressante pour cela. Et elle avait déjà eu une magnifique robe hors de prix comme cadeau, alors elle en avait déjà eu pour sa part de la récompense. Et au final il comptait se tenir à un certain code de conduite.

Une fois son changement de robe terminé elle revint donc trouver le pistomancien et remarqua donc qu’il était toujours là et que la somme était séparée comme convenu. Enfin, elle ne prit pas vraiment la peine de compter mais à première vue ça avait l’air équitable. Elle rangea donc la récompense dans ses affaires rapidement. Au final il semblait vraiment digne de confiance, et cette mission lui avait rapporté énormément en comptant la robe. Mais du coup il ne restait plus qu’à partager un dernier thé et certainement que leurs chemins se sépareront. Sans la pression de la fin de mission et la récompense empochée le moment était encore plus agréable.

La sirène ne tarda donc pas à commander à nouveau un thé. « Tout le plaisir est pour moi voyons. On a simplement été plus malins qu’eux, je pense. » répondit-elle alors à la conclusion d’Eole. Dans un autre sens elle voyait assez mal une guilde de mages faire appel à un mercenaire, surtout une guilde de mage féministe comme Mermaid Heel... « Tu sais en général c’est les gens qui demandent de l’aide à Mermaid Heel, et non l’inverse. On est un peu toute des mercenaires aussi, en quelque sorte. » déclara-t-elle en haussant les épaules. Les guildes de mages étaient un système très proche du mercenariat sauf qu’il était officiel et bien plus codifié. Et elle voyait assez mal des mercenaires employer d’autres mercenaires, et encore moins Mermaid Heel sous-traiter avec des hommes. Elle était même pratiquement sûre que ce genre d’activité était illégale.

« Du coup je doute fortement que tu n’aies droit à un travail venant des sirènes de sitôt. Et je doute avoir assez de moyens pour t’embaucher non plus. Pas sûre que cela me plairait d’ailleurs, je ne suis pas vraiment faite pour diriger... » avoua-t-elle, pas très à l’aise à l’idée d’avoir des employés ou ce genre de relations là. La louve aimait bien ‘dominer’ en un sens mais la partie intéressante était de gagner l’ascendant psychologique d’une manière ou d’une autre. Et payer directement pour l’avoir n’avait rien d’amusant. Diriger des mercenaires ne se faisait pas vraiment en tant que femme raffinée.

« Néanmoins si un jour il te vient à l’esprit de te rendre au château des sirènes, tu peux, mais ne passe pas le pas de la porte. Le dernier qui l’a fait avec des intentions parfaitement diplomatiques et officielles n’a pas vraiment passé un bon moment. Il est ressorti en un morceau mais ce n’est pas passé très loin du pugilat. » conseilla-t-elle en exagérant à peine les faits. Il fallait dire que certaines sirènes avaient une haine assez viscérale des hommes, et elles considéraient presque le château comme un lieu sacré. « Enfin, je n’ai pas envie de t’effrayer non plus. C’est juste... Un conseil. Tous les hommes de Selesnya savent que s’approcher du château n’est pas conseillé. »

Akane n’était en effet pas du genre à frapper avant de parler, sauf dans certains cas bien particuliers. Il fallait dire que la maîtresse des sirènes avait une assez bonne réputation, et c’était assez compréhensible pour Elisa. Néanmoins elle n’évoquait pas vraiment Akane sur le point de la violence, et elle se rappelait parfaitement cette visite de l’ancien maître de Blue Pegasus au château. Au final, Akane était plus celle qui essayait de calmer les sirènes. Mary avait préféré rester à l’écart de tout cela, de son côté. Mais cette confrontation commençait déjà à dater.

« Oh, Akane n’est pas la plus violente, loin de là. Mais c’est mieux de ne pas trop lui chercher des noises. Enfin je suppose que ça vaut pour tous les masters. » répondit-elle alors. Et elle pensait aussi à Pandora sur ce point là, la petite noire était bien plus dangereuse que son homologue légale. Mine de rien elle faisait partie des deux guildes avec une master qui ressemblait à une petite fille.

Quoi qu’il en était, le thé était plutôt bon. Vu l’endroit, ce n’était pas si étonnant que cela. Et quoi qu’il en était la sirène ne tarda pas à finir sa tasse alors que la discussion continuait. « Je ne me suis jamais essayée en tant que guide touristique, mais c’est vrai que Selesnya est une jolie ville. Le plus joli des endroits reste le château malheureusement, mais au moins il reste possible d’en voir l’extérieur. » précisa-t-elle.

« Néanmoins je te conseille de m’envoyer un courrier avant si tu veux être sûr que je sois disponible, parce-que la vie de mage légal m’éloigne assez souvent de la guilde, au fil des quêtes. Je ne suis pas la plus aventurière, de loin, mais j’ai un emploi du temps assez chargé, même si ça n’y ressemble pas toujours. » ajouta-t-elle alors dans un petit rire, puisque pour quelqu’un avec un tel emploi du temps, elle était en train de prendre son temps à un salon de thé.

Quoi qu’il en était, l’heure tournait et elle allait devoir commencer son voyage retour à Selesnya si elle ne voulait pas rentrer tard dans la nuit. « Je vais devoir rentrer par contre, je préfère éviter d’avoir à payer un hôtel pour la nuit, et tu as certainement encore beaucoup à faire de ton côté. » déclara-t-elle, allant donc ensuite payer leurs consommations. De tout de façon, il savait comment la contacter, et il aurait certainement bien plus de facilité qu’elle, surtout si elle devait s’embêter à passer par des intermédiaires. Car elle se doutait que les informations de la carte de visite du pistomancien ne la mènerait pas directement à lui.